Wettolsheim

 

wetto village

Wettolsheim est une commune française viticole située dans le département duHaut-Rhin, en région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d’Alsace.

Ses habitants sont appelés les Wettolsheimois et les Wettolsheimoises.

Géographie

En Alsace, dans un écrin de vignes, de forêts, de champs et de prés, le village de Wettolsheim se situe à 5 km au sud-ouest de Colmar, entre Wintzenheim et Eguisheim, et s’étend au pied de vastes collines couvertes de vignobles. Ainsi le Steingrubler se situe sur un coteau exposé au sud-est entre 280 et 350 m d’altitude. Ses sols caillouteux marno-calcaires à argilo-sableux sont établis sur des marnes et conglomérats calcaires oligocènes, partiellement recouverts d’éboulis et arènes granitiques. Ce coteau est dominé par des ruines célèbres: le Hohlandsbourg au nord, les Trois Châteaux (Haut-Eguisheim) au sud, et, blotti dans la forêt sur un petit éperon rocheux, le Hagueneck à l’ouest.

Histoire

Cité remontant à l’époque de la colonisation franque, Wettolsheim, qui apparaît en 1211 sous la dénomination « Wetelsheim », était un village double.

En effet, le Bischofsgraben ou « fossé de l’évêque » séparait les deux moitiés du village appartenant l’une à l’évêché de Strasbourg, et l’autre aux « Horbourg ». En 1319, ces derniers vendirent leur part à l’abbaye de Murbach. Chaque moitié de village avait sa chapelle :

  • la chapelle Saint-Jean, fondée par les hospitaliers de Saint-Jean de Colmar, était à l’emplacement de l’actuelle église paroissiale, bâtie en 1780 ;
  • la chapelle Saint-Martin fut plus tard intégrée au sein de la Martinsburg ou « château Saint-Martin » pour être rebâtie au xviiie siècle. La comtesse d’Albany et son ami le dramaturge italien Alfieri l’habitèrent de 1784 à 1786.

Héraldique

Blason de Wettolsheim
Les armes de Wettolsheim se blasonnent ainsi :
« D’argent à une tortue de sable posée en pal1. »

Le blasonnement est attribué par l’Armorial général de France de 1696. Jusqu’alors, l’emblème sur les bornes était les 3 losanges de la famille de Wettolsheim. Les bornes des possessions de l’abbaye de Marbach à Wettolsheim étant marquées du « cœur de Saint Augustin », il est fort probable qu’à la suite d’une interprétation très libre, ce cœur avec flammes et transpercé de deux flèches soit devenu une tortue.

Politique et administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 en cours Lucien Muller RPR puis DVD Conseiller général
1977 mars 2001 Pierre Knittel RPR Conseiller général
1965 1977 Antoine Gaschy
1945 1965 Emile Floranc
1945 1945 Marie-Chrétien Butterlin
2 ème GUERRE MONDIALE

Démographie

En 2013, la commune comptait 1 688 habitants. L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du xxie siècle, les recensements réels des communes de moins de10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque annéeNote 1,Note 2.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 177 1 171 1 305 1 207 1 392 1 502 1 523 1 610 1 713
1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
1 589 1 552 1 521 1 485 1 347 1 390 1 310 1 290 1 215
1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 267 1 329 1 325 1 172 1 147 1 219 1 225 1 218 1 180
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2008 2009
1 306 1 301 1 558 1 554 1 616 1 692 1 685 1 697 1 693
2013
1 688
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu’en 19992 puis Insee à partir de 20043.)

Histogramme de l’évolution démographique

Lieux et monuments

Grotte de Lourdes grandeur réelle

L’église Saint-Rémi

  • Grotte de Lourdes grandeur réelle : Mgr François-Xavier Schoepfer (1843-1927), évêque de Tarbes et de Lourdes de 1899 à 1927, fit ériger en 1912, sur l’emplacement de sa maison natale détruite par un incendie le 10 août 1911, une copie de la grotte de Massabielle à Lourdes fidèle dans sa forme et ses dimensions naturelles. La statue même de la Vierge repose sur une pierre extraite de l’endroit où l’Immaculée Conception apparut à Sainte Bernadette Soubirous en 1858. La grotte, située en plein centre du village sert aujourd’hui encore de cadre à de nombreuses cérémonies religieuses.
  • Châtelet du Hagueneck : classé monument historique, le château de Hagueneck a été édifié vers la fin du xie siècle sur un éperon rocheux à 420 mètres d’altitude dans un vallon au-dessus du village. Il est propriété de la commune qui l’a acquis en 1912 pour42 000 Mark-or. Le donjon de ce château est accessible aux promeneurs.

Site archéologique de la Koenigsbreite

À partir de la fin des années 1980, Ricoh Industrie France projette de s’établir à Wettolsheim sur la Koenigsbreite, un site connu de longue date pour des trouvailles archéologiques à l’occasion de travaux des champs ou de fouilles partielles par le curé Sig et l’abbé Glory.

Très rapidement, les archéologues retrouvèrent des centaines de tessons néolithiques, des outils en silex, des ossements d’animaux et un bracelet à boules à cannelures longitudinales daté du Hallstatt. Ce bracelet étant associé à des ossements humains, les archéologues présumèrent la présence d’une nécropole de l’âge du fer. Les fouilles furent poursuivies du printemps 1987 à la fin de l’année 1988. Elles s’étendirent sur 5 hectares. Elles exhumèrent des vestiges allant du Néolithique ancien ( 5300 av J.-C.) jusqu’au Bas Empire romain, soit une période de cinq millénaires. La période du Néolithique ancien et la première partie du Néolithique moyen ( 5300 à 4700 av J.-C.), ainsi que la période de la fin de l’âge du Bronze à l’époque romaine ( 900 av J.-C. à 350 apr J.-C.) sont les mieux représentées. Les vestiges les plus anciens trouvés sur le site sont des maisons sur pilotis avec des fosses latérales, ainsi que quelques tombes. Ces éléments ont été rattachés à la civilisation préhistorique dite des « rubanés » et caractérisée par des poteries à décoration en traits incisés ou en rubans.

Les fouilles de la partie sud-est de la nécropole de l’âge du fer ont permis de découvrir sept tumuli. La partie fouillée contenait quatorze incinérations et vingt-une inhumations. Les tumuli étaient très arasés expliquant le nombre restreint de tombes et pour certains, l’absence de tombe centrale. Les tumuli avaient un diamètre de neuf à quatorze mètres aux contours parfois irréguliers. Un tumulus est nettement ovale et contient une seule tombe légèrement excentrée. Deux tumuli circulaires disposent d’une tombe centrale et un troisième comprend une tombe située à sa périphérie. Les autres tumuli n’ont livré aucune sépulture. Les autres inhumations sont des fosses ovales ou rectangulaires disséminées autour des tumuli. Quatre de ces tombes sont particulièrement remarquables par leur longueur, supérieure à trois mètres, et par leur profondeur (plus de deux mètres). Ce sont également les plus riches en trouvailles archéologiques. L’une d’elles possédait une couverture exécutée à l’aide de blocs en grès. Ces différentes inhumations sont soit isolées, soit regroupées par deux ou par quatre.

Les incinérations sont disposées de manière identique, soit seules, soit groupées par deux. La tombe la plus richement dotée est celle d’un des tumulus, et qui est datée du Hallstatt. Le mobilier funéraire était composé de deux anneaux retrouvés de part et d’autre de la tête du défunt et constituant probablement des boucles d’oreilles ; une perle de jais découverte au niveau du cou ; deux bracelets à boutons en bronze finement gravées à cannelures longitudinales qui ornaient les deux poignets ; cinq vases (quatre coupelles et une urne à col évasé dont la lèvre est peinte en noir et la panse décorée de croisillons) déposés au pied du défunt.
Dans la zone fouillée ont également été dégagés trois silos datés de la Tène ancienne (450 – 250 av J.-C.). Ces silos ont été réutilisés en sépulture. Dans un des silos ont été retrouvés, à mi-hauteur, les restes d’une jeune femme de vingt à vinq-cinq ans. Son corps appuyé contre la paroi était paré d’un bracelet ouvert à tampons en bronze. En dessous de cette sépulture, sur le plancher du silo, ont été découverts les restes d’un cheval dont il manque le crâne. L’étude de ce cheval a permis de déterminer qu’il a été placé dans le silo en stade de décomposition avancé et que la décomposition s’est poursuivie à l’air libre au fond du silo. La tête a été retirée à ce moment-là. Par contre, aucune preuve ne permet d’affirmer que l’association des deux squelettes a été délibérée. Les corps humains inhumés dans ces silos étaient en position fortement contractée, c’est-à-dire avec les jambes repliées sur le ventre. Cette pratique funéraire est en contradiction avec les rites habituels de cette période. Nous sommes ici en présence d’une volonté de marquer une différence, pour ces défunts, par rapport aux autres membres du groupe social. La totalité des fouilles est décrite dans la « Carte archéologique de la Gaule », de l’Académie des inscriptions et Belles Lettres, département du Haut Rhin, page 306 à 309.
Les Japonais, très respectueux des traditions et des ancêtres, ont reconstitué les tumuli dégagés lors des fouilles. Les tumuli ont été intégrés dans les espaces verts entourant l’usine « Ricoh ».